ÉCOLE ET MÉCHANCETÉ

On pourrait penser que si on éduquait les enfants tôt à la tolérance et à la bonté, on contribuerait à la réduction des méchancetés. Ce fut le cas durant une longue période lorsque le catéchisme faisait partie de l’éducation scolaire. Cela avait eu pour conséquence une certaine mentalité que l’on pourrait qualifier de comportement de boy-scout.

Cette éducation, même si elle n’avait pas participé à l’effacement de la méchanceté, aurait au moins contribué à une prise de connaissance de sa présence. Elle participait à la création d’une ambiance générale qui désapprouvait les actes malveillants. Si on commet un acte de malveillance, la société le perçoit en tant que tel.

La meilleure façon pour s’en convaincre consiste en redécouvrir l’époque d’il y a quelques décennies à travers les films, la littérature, les photos. On honorait le courage, les vertus, les principes moraux. L’on remarque que certaines personnes nostalgiques de cette époque révolue reproduisent avec le mieux qu’elles peuvent, sur les réseaux sociaux, les grands principes d’une période, finalement, pas aussi lointaine que cela. Une ère où existait le sens du bonheur et de la bienveillance.

L’ARTICLE SE POURSUIT PLUS BAS

LA TRANSFIGURATION DE L’HUMAIN EN EUROPE. NAISSANCE DE LA MONADEEn ce moment, essentiellement en Europe, la perte des valeurs est un phénomène social et humain achevé. Ce à quoi nous assistons n’en est que la conséquence. C’est-à-dire l’émergence d’un humain nouveau qui ne possède plus dans son essence même les notions des valeurs anciennes.C’est l’avènement de l’humain monade qui n’a besoin de rien d’autre que de lui-même. S’il est cynique, ce mot ne possède aucune signification négative pour lui. Au contraire il est porteur de grandes vertusAprès mes essais sur la cancel culture, la fabrique du choc des civilisations, la fin de l’histoire, je vous invite à réfléchir sur la profonde transformation de l’humain en Occident. Je crains bien que les conséquences ne soient des plus fâcheuses.

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SUITE DE L’ARTICLE

Avec l’avènement de la laïcité, on remplace la morale chrétienne et familiale par une sorte d’éducation dépersonnalisée au cours de laquelle on prépare l’enfant à l’intégration de la vie commune civique. Il est crucial d’observer que puisque l’enfant intègre les structures d’apprentissage laïques à un âge très jeune, il échappe à l’éducation au sein de sa famille.

L’école ne sait pas, ou ne veut pas, justement, remplacer cet apprentissage réservé classiquement aux parents. On inculque, essentiellement, les principes civiques à ceux qui deviendront les futurs citoyens votants. Cela s’arrête là, dans le meilleur des cas.

 Bien au contraire, on implique les enfants dans des idéologies classiquement réservées aux adultes. Il arrive même que l’enfant devienne un enjeu de règlements de comptes idéologiques. Ainsi, pour combattre l’homophobie, des associations LGBT voudraient s’entretenir durant 2 heures avec des gamins sur ce sujet. Puisque l’on connaît les dérives de certaines associations, rien ne garantit qu’il ne s’agisse pas là d’une feinte pour débuter une conversation homosexuelle précoce.

On peut, également, reprocher à l’école ses propres contradictions. Si on inculque à l’enfant quelques idées de tolérance, après l’adolescence, on lui affirme le contraire. Ainsi, si enfant on lui parle de la bonté des gens, devenus grand, on lui révèle qu’il vit dans un monde de loups et qu’il devrait se comporter en conséquence. Ce qui reviendrait à dire qu’il devrait adopter une morale strictement opposée à tous ce qu’on lui avait enseigné lorsqu’il fut enfant. Donc, subitement, les gens deviennent malveillants contrairement aux discours qu’on lui tenait à l’école primaire. Si ce discours est encore tenu.

Il est clair que l’éducation, telle qu’elle est conçue actuellement, n’empêche ni le développement ultérieur raciste, ni l’égoïsme, encore moins la violence et l’intolérance.

Au-delà même de l’éducation précoce, la société contient, en ses profondeurs, des éléments qui corrompent l’innocence même de l’âme des enfants. Si ce mot possède encore une signification.

L’école, le collège, le lycée, plus tard l’université, ne signifient plus, uniquement, le savoir, ils provoquent l’apprentissage du chacun pour soi et celui de l’abaissement de l’autre.

© abdesselam bougedrawi

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